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Qu’apporte le laser dans la chirurgie de la hernie discale ?

D. Gastambide ( Paris ) Poster SOFCOT Novembre 2005

Nous avons participé aux débuts de la chirurgie endoscopique de la hernie discale avec Kambin. Des améliorations ont été apportées grâce des optiques de plus en plus fins couplés avec le tube de travail et le système de lavage aspiration, puis avec la radiofréquence (coblation), enfin avec le laser. Il possède 2 actions principales propres au laser Ho-YAG: aux hautes énergies, action destructrice, par vaporisation, aux faibles énergies, action photothermique, avec effet de rétrécissement du disque par modification des fibres collagènes (shrinkage) et dénervation des fibres nociceptives pour le traitement de la hernie discale.

Technique 

 

Patient vigile, neuroleptanalgésie, dialogue durant toute l’intervention, décubitus latéral, anesthésie locale jusqu’au massif articulaire, contrôle radioscopique systématique

 

 

 Herniectomie à la pince, discectomie au laser par vaporisation à hautes énergies et à la pince, puis thermodiscoplastie au laser à basses énergies complétée par la radiofréquence pour obtenir un rétrécissement du nucléus restant et une dénervation localisée.

La vision endoscopique directe permet d’élargir le foramen et de forer, au laser à tir latéral éventuellement, un passage dans le disque et la hernie.

Le patient peut se lever quelques heures après l’intervention. Le lendemain il rentre chez lui en voiture particulière, demi assis.
 

 

Résultats

Critères d’inclusion: lombosciatique par hernie discale résistante au traitement médical bien conduit durant 3 mois sur rachis vierge de toute intervention chirurgicale.
Critères d’exclusion: hernie exclue avec fragment migré de plus de 10 mm, syndrome de la queue de cheval, parésie distale dont la cotation est inférieure à 3, canal étroit central, spondylolisthésis associé.

 

 

Discussion

Avantages de la chirurgie endoscopique par rapport à la chirurgie discale conventionnelle :

1- 0% mortalité et morbidité minime (<0,01%)


2- durée d’hospitalisation minime, possibilité de chirurgie ambulatoire


3- invasivité minimale, tant d’un point de vue physique que psychologique

4- pas de risque de saignement

5- incision de 6 à 8 millimètres

6- reprise de travail rapide


7- anesthésie locale et neuroleptanalgésie


8- lever deux heures après l’intervention, rééducation immédiate


9- préservation de la mobilité du disque


10- visualisation directe et confirmation de la discectomie


11- possibilité d’opérer plusieurs étages dans le même temps opératoire sans alourdir la procédure


12- pas de contre-indication chez les patients obèses, emphysémateux, du 4ème âge ou présentant une cardiopathie majeure

 

 Avantages de l’endoscopie laser par rapport aux autres techniques mini-invasives:

1- comparativement à la chémonucléolyse, cette technique a l’avantage de ne présenter aucune contre-indication en particulier allergique, et surtout n’est pas grevée de suites douloureuses pendant 3 mois (30% des cas avec la papaïne)

2- comparée à la technique endoscopique interlamaire de Destandau faite sous anesthésie générale en décubitus ventral, notre technique parait moins invasive puisque effectuée en décubitus latéral sous anesthésie locale, sans exérèse de ligament jaune, donc sans risque de fibrose.

Avantages de l’association de l'endoscopie laser sur le laser seul, utilisé isolément dans la nucléolyse laser percutanée.
La fibre laser qui suit le trajet d’une aiguille intradiscale de 18G

1- se limite à vaporiser la partie centrale du disque

2- son effet peut se compliquer de douleurs discogéniques durant quelques jours post-opératoires que notre technique évite par ses possibilités de lavage par l’irrigation per-opératoire.

Risques : 

Irritation temporaire d’une racine avec dysesthésies durant quelques jours chez 1% des patients. Aucune complication neurologique, vasculaire ou infectieuse grave n’est à déplorer.

Conclusion :

La qualité, la rapidité des résultats en font une technique de choix.